samedi 19 juin 2010

Gavante, la diversification ?

Un samedi après-midi de juin, par une chaleur orageuse, presqu'écrasante. C'est jour de gala de judo, mais dans la salle des fêtes où se déroule l'événement, Elliott et moi manquons d'air. Installés à l'ombre d'un grand arbre, nous ne verrons pas les passages de grades, mais serons témoins d'un autre "spectacle". Une petite Julia, qui semble être sensiblement du même âge qu'Elliott, vient d'être, elle aussi, posée dans l'herbe par son papa. C'est l'heure du goûter.
De son super sac glacière, le papa de Julia sort une couche (tiens, on ne m'avait pas dit que les Pampers se conservaient mieux au froid ?!), un bavoir, une compote et deux petits suisses. Le parfait attirail du goûter parfait de bébé parfaitement diversifié. Mais alors, où est l'erreur ???, me direz-vous.

Et bien, "l'erreur" fut triple (à mes yeux, ça va de soi) : tout d'abord, Julia nous tourne le dos. Ce n'est pas un hasard : son papa ne veut pas qu'elle soit distraite par l'autre bébé (mon fils, en l'occurrence). Sauf que justement, c'est ça qui l'intéresse ; et de tourner la tête, et de faire tous les efforts du monde pour tenter de nous avoir dans son champ de vision. Là, deuxième erreur : son père l'appelle de son prénom, et la siffle (si si, je vous jure, il la siffle comme vous le feriez de votre chien pour qu'il revienne au pied), histoire d'attirer son attention. Parce que ça l'énerve, son papa à Julia, de voir que sa fille n'est pas concentrée sur son goûter, sa petite cuillère, son pot de compote et son petit-suisse. Alors il la siffle, la rappelle à l'ordre avec autorité (normal, c'est un père, il faut bien qu'il montre qui est le chef), la rassied d'aplomb dans son axe à lui, et dès qu'elle se retourne enfin vers lui, hop, il lui enfourne sa cuillère dans le bec. Est-il nécessaire d'ajouter il lui enfourne "de force" ? (et c'est là la troisième erreur, vous l'aurez compris).

Ce papa, qui ne manquait certes pas d'autorité, était toutefois dépourvu de jugeote : s'il avait seulement installé sa fille en sorte qu'elle voie "l'autre bébé", il aurait pu la gaver sans même qu'elle s'en rende compte. Julia n'avait pas faim de compote et de petit-suisse, elle avait faim de rencontres, de découvertes et d'échanges. Mais 16h, ce n'est pas une heure pour ces choses-là, c'est une heure pour le goûter, point. Son éveil passera sans doute à travers des dizaines de jouets tous plus sophistiqués les uns que les autres ; en attendant, elle n'aura pas eu le droit de nous regarder, pas eu le droit de toucher l'herbe, pas eu le droit de mettre les doigts dans sa compote. Son goûter aura été avalé en quelques minutes, à l'heure dite (par le père), sans bavure ni tâche. Pas de mains sales, pas même de bouche à essuyer (le papa est un tireur d'élite, il faut dire que c'est au moins son troisième enfant, on sent qu'il a l'expérience du gavage à la petite cuillère). Respect.

Et Elliott ?
Et bien, Elliott mange des souris vertes* pendant que sa maman lui pèle un abricot. Et c'est Elliott qui prendra dans sa main les morceaux d'abricot que lui tendra sa maman, et les portera lui-même à sa bouche. Hummm, que c'est bon ! Deux abricots plus tard, Elliott s'en est fait un masque sur tout le visage (l'abricot, c'est très bon pour la peau), et sa maman en a plein les doigts. Deux abricots plus tard, c'est aussi un bon quart d'heure plus tard, car Elliott, tout glouton qu'il est, a eu besoin de faire une pause pour observer Julia et son papa. Qu'importe, puisque nous n'avions pas de train à prendre, qu'il n'y avait pas le feu (ni au lac, ni à l'arbre), que c'était samedi et qu'il faisait beau (pour une fois !).

Dès les débuts de la diversification alimentaire avec Elliott, nous avons pris la chose de manière très "cool". Pourtant, ce n'était pas cuit d'avance : en effet, quand il avait 5 mois environ, j'ai commencé à "stresser" sur le sujet : comment allais-je m'y prendre ? Que lui donner en premier ? A quel moment le faire téter ? le faire manger ? En quelles quantités ? Des questions qui m'avaient finalement très peu perturbée pour mes deux filles, puisque je faisais alors une confiance aveugle au tout-industriel et me référais aux étiquettes "dès 6 mois", "dès 9 mois" etc. des petits pots et, accessoirement, aux nounous qui gardaient mes chérubines. Là, la situation se présentait différemment : pas de nounou, une maman à la maison, deux expériences de diversification finalement peu satisfaisantes (je reconnais avoir fait preuve d'aussi peu de délicatesse avec mes filles que le papa de Julia avec la sienne...), un bébé toujours allaité à la demande, bref, un contexte totalement différent. Pour quel résultat ?

Tout d'abord, nous avons décidé de laisser à Elliott le temps de choisir QUAND commencerait sa diversification. Depuis sa naissance, Elliott a toujours été présent à nos repas : soit sur nos genoux, soit, une fois qu'il a tenu assis, dans sa chaise. On s'est dit que naturellement, un jour où l'autre, il finirait par s'intéresser au contenu de nos assiettes et par vouloir nous imiter. Lorsqu'il a été capable de porter ses jouets à sa bouche, donc de les saisir seul, il en a fait de même avec la nourriture. Exit les compotes données à la petite cuillère les bras attachés dans le dos, on a opté pour les morceaux de légumes et de fruits fondants, à attraper et à manger soi-même.

La diversification, jusqu'à un an, est affaire d'éveil plus que d'alimentation : en effet, les besoins alimentaires sont comblés par les apports en lait (que le bébé soit allaité ou non), le reste (entendez par-là les solides) n'étant qu'une étape d'un processus d'apprentissage qui consiste à "manger comme un grand", c'est-à-dire mastiquer, avaler. Tout comme l'enfant apprendra à marcher par étapes, il apprend à manger par étapes. Et ces étapes ne passent pas nécessairement par une phase purée passée au tamis, puis une phase purée écrasée à la fourchette avant une phase morceaux. L'enfant peut, physiologiquement, se débrouiller avec des morceaux, pour peu qu'on ne les lui mette pas de force dans la bouche (c'est lui qui gère !) et que ce soient des morceaux "fondants" (pas de carotte crue, ça va sans dire...).

Elliott ne mange que ce qu'il porte lui-même à sa bouche...

C'est, au final, un exercice de motricité fine qui s'avère risqué uniquement pour les vêtements de l'enfant et le sol de la cuisine... Mais pour l'enfant en question, ce sont de grands moments de découverte, et de bonheur : en plus des saveurs, il découvre les couleurs et les textures des différents aliments qu'on lui propose ; il découvre aussi que la patate douce trop cuite s'écrase dans la main, alors que la poire glisse si on la serre trop fort. Et puis, c'est vraiment lui qui décide quand arrêter de manger. Et maman ne stresse pas parce que le petit pot n'est pas fini aujourd'hui. J'ai appris, fortuitement, que ce mode de diversification s'appelle la diversification autonome et consciente (voir référence plus bas). Encore une chose que je n'aurai pas inventée - quelle déception !


 Une diversification autonome suppose une maman pas trop portée sur la propreté
de la tenue vestimentaire de son enfant...

Bien entendu, d'ici quelques mois, quelques années tout au plus, on ne verra plus de différence entre l'enfant qui aura ingurgité des purées bien lisses de 6 à 9 mois et celui qui aura refait le carrelage de la cuisine biquotidiennement durant la même période. Je n'ai personnellement pas de recul pour évaluer d'éventuelles conséquences à long terme de ce "nouveau" mode de diversification. Mais je peux vous assurer par contre que la zen attitude est quelque chose de très appréciable - pour nous, pour notre fils, et pour les autres personnes autour de la table.

Au-delà de l'anecdote initiale, je voulais réfléchir au message que nous délivrons à nos enfants au cours de ces périodes-clés de la toute petite enfance. Pourquoi la diversification alimentaire devrait-elle prendre des airs de gavage industriel ? Quel en est l'intérêt ? Sans doute un gain de temps pour les parents - pas de pédalage dans la semoule, mais pour l'enfant ? Que retiendra-t-il de ces instants de gavage passif ? Doit-on (le faire) manger seulement pour s'alimenter ? Ne peut-on pas aussi (le faire) manger avec plaisir, à défaut de (le faire) manger pour le plaisir ?

Tout bien considéré, ce qui importe le plus n'est peut-être pas tant ce que l'on donne à manger - petit pot ou fait maison, purée bien lisse ou morceaux fondants - mais la manière dont on le donne, dont on partage ce moment avec lui...

 Quel plaisir d'être à table !!

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Quelques idées de lectures complémentaires :
  • L'introduction des solides chez les bébés allaités : un dossier publié dans la revue de La Leche League, Allaiter Ajourd'hui n°62.

mercredi 28 avril 2010

Semaine Internationale de la Couche Lavable

Du 26 avril au 2 mai, profitez de la Semaine Internationale de la Couche Lavable pour vous renseigner et, pourquoi pas, essayer ! De nombreuses boutiques participantes offrent jusqu'à 30% de réduction sur les couches lavables et leurs accessoires... Pour ma part, après avoir effectué la mise à jour des fichiers de l'Association pour la Promotion des Couches Lavables Bulle de Coton* et après avoir référencé les boutiques virtuelles* s'étant manifestées, je pensais jouer à "a pic a day" et vous montrer les couches d'Elliott dans tous leurs états... Mais voilà, pas de temps, d'autres priorités, des rhumes qu'on n'en finit plus de soigner et des poussins très demandeurs de leur maman, alors ce sera "one pic for the week", épicétou ! (Au passage, je vous prie d'admirer mon étendoir à linge, installé par mon chéri, et dont je suis très fière -du chéri, et de l'étendoir !!!)

jeudi 1 avril 2010

On se fait signe ?

En novembre dernier*, je vous avais fait part de ma découverte de l'utilisation de la langue des signes avec les bébés, comme aide à la communication préverbale (c'est-à-dire avant que l'enfant ne parle) : étonnée, charmée, un peu inquiète et déroutée aussi, je m'interrogeai alors sur les éventuels dangers d'une telle méthode : n'était-ce pas sur-stimuler l'enfant ? Quelle influence cela aurait-il sur le langage ? N'y aurait-il pas de risque à en retarder l'acquisition ?

Je prends enfin quelques instants pour faire le point sur la question et vous présenter ce qu'il en est aujourd'hui pour nous...


Signer avec bébé : pour quoi faire ?

Pour communiquer, tout simplement ! Explication rapide autour de deux constats :
- premier constat : lorsque nous communiquons avec nos tout-petits, nos associons assez spontanément des gestes à nos paroles (pensez à "au revoir" par exemple). Utiliser des gestes de la langue des signes plutôt que de son répertoire personnel et familial permet juste d'être compris plus largement.
- deuxième constat1 : dans les familles où un des parents est malentendant et utilise la langue des signes, les très jeunes enfants (dès l'âge de 8-10 mois) signent, alors même qu'ils ne savent pas parler. Là où certains enfants doivent attendre d'avoir toutes leurs facultés articulatoires pour se faire comprendre, d'autres peuvent s'exprimer grâce à leurs mains, maîtrisées bien plus tôt !

Qui n'a jamais vécu, avec un enfant qui ne maîtrise pas encore bien le langage articulé, cette scène où votre enfant vous répète vingt fois la même chose, de plus en plus fort d'ailleurs car vous vous obstinez à ne pas comprendre, s'énerve et trépigne, ou abandonne la lutte, et passe à autre chose ?! J'e me souviens de l'époque où j'étais enceinte de Zoé, et que sa grande soeur (qui avait alors à peine plus d'un an) disait sans cesse "zoué" et que tout le monde croyait qu'elle voulait jouer, alors qu'en définitive, elle voulait parler du bébé...
Et bien voilà : en donnant un répertoire de signes à l'enfant, pour désigner les choses ou exprimer ses besoins ou ses émotions, celui-ci peut tout simplement mieux se faire comprendre. Ainsi, on peut atténuer la frustration ressentie par l'enfant qui VEUT dire des choses mais ne peut les exprimer qu'au travers de cris/pleurs qu'il nous est parfois difficile de décrypter. Signer avec son enfant, c'est s'ancrer un peu plus dans la proximité avec son enfant, c'est s'adapter à ses capacités pour mieux le comprendre, en se donnant les moyens d'utiliser un même "code" qui n'est pas le code oral... L'idée n'est donc pas de bourrer le crâne des enfants dès leur plus jeune âge, mais bien de pouvoir entrer en communication plus facilement avec eux.


Et l'acquisition du langage, là-dedans ?

Et bien, rien de plus, ni de moins : elle se fait naturellement, comme pour les autres enfants... Car le signe n'est pas coupé du mot : on continue d'oraliser normalement, les signes ne ponctuant que de-ci de-là notre discours. Le signe ne substitue pas le langage, il l'illustre. L'enfant reçoit donc les deux informations, gestuelle et auditive, qu'il intègre de la même façon. Ses capacités physiques lui permettront de reproduire la gestuelle avant l'articulation du mot, mais le mot (et ce qu'il représente) sera acquis de la même façon, au même moment.
(Certains avanceraient l'hypothèse selon laquelle l'apprentissage du langage serait même plus précoce chez les bébés signeurs, qui auront pu découper plus facilement la chaîne sonore et de fait, identifier les mots, grâce aux signes... Peu importe, le but des parents signeurs n'est pas d'avoir un singe-savant, mais bel et bien de mieux communiquer avec leur enfant...)

Avec tout ça, nous, on s'est laissés tenter... On a la chance, en plus, de pouvoir participer à des ateliers Signe avec Moi par l'intermédiaire de l'association de maternage que je fréquente : un bon moyen de se "motiver" en groupe pour apprendre de nouveaux signes. C'est un excellent complément du livre* de Monica Companys !

Alors, me direz-vous, concrètement, comment ça marche ?

C'est tout simple : on "illustre" nos propos de mots signés. Il ne s'agit donc pas de "parler" la langue des signes : on ne fait usage que de quelques mots de vocabulaire, sans se soucier de la grammaire ou la syntaxe (dans la "méthode" Signe avec Moi*, toutefois, les auteures ont fait le choix d'utiliser de vrais signes tirés de la LSF). La mise en application est quotidienne et se fait naturellement selon les activités de la journée : changer la couche, se promener, jouer, manger, téter, dormir, ou encore papa, maman, les sœurs, le bain, le chien, le chat, le singe ou l'éléphant (on en voit assez peu par chez nous, c'est vrai, mais les filles adorent ces signes qu'elles font régulièrement à table sous les yeux émerveillés de leur petit frère...), c'est bon, j'aime, je reviens, ou encore pomme, poire, carottes et tout ce qui passe dans l'assiette...  Pour l'heure, nous les utilisons essentiellement pour nous les approprier - Elliott est trop petit pour les reproduire. Par la suite, nous verrons bien s'il se les approprie aussi... Nous ne sommes pas à la recherche d'un résultat (dans notre groupe, aucun enfant n'a encore signé, or certains ont plus de 10 mois ; dans d'autres groupes, l'animatrice a vu des enfants de 1 an acquérir un répertoire de plus de 25 signes en une semaine !) : au pire, nous n'y gagnerons rien, au mieux nous pourrions avoir quelques belles émotions - et dans tous les cas, nous aurons découvert un petit peu de la langue et de l'histoire sourde, et nous aurons aussi sensibilisé les aînées à cette langue.
Mais promis, je vous fais signe si on arrive à établir une communication gestuelle avec Elliott !


1- Résultat des observations et travaux menés dans les années 80 par Joseph Garcia, spécialiste de l'ASL, aux États-Unis.


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Quelques ressources, pour aller plus loin :

Sur l'utilisation des signes avec des enfants entendants :
- un article tiré du magazine Cerveau et Psycho : http://www.cerveauetpsycho.fr/ewb_pages/f/fiche-article-dossier-langage-le-langage-gestuel-des-bebes-20828.php
- un dossier entier, fort intéressant, consacré à la langue des signes utilisée avec les bébés, mais aussi les enfants handicapés, dans le n° 18 de Grandir Autrement : http://blog.grandirautrement.com/index.php/post/2009/07/08/Sortie-du-n18
- le site Signe avec Moi : http://signeavecmoi.com/doku.php?id=
- l'émission Fais-moi signe sur Gulli : http://www.gulli.fr/Chaine-TV/Emissions/Fais-moi-signe

D'autres articles, pris au hasard sur le net, qui disent à peu près tous la même chose :
- Maman pour la vie : http://www.mamanpourlavie.com/sante/enfant/developpement/langage/45-langage-des-signes-pour-bebe.thtml
- parents.fr : http://www.parents.fr/parent/nourrisson/eveil-bebe/dossiers-eveil-bebe/le-langage-des-signes-pour-communiquer-avec-bebe/%28gid%29/118875
- Planet Vertbaudet : http://www.planet.vertbaudet.com/communiquer-avec-bebe-le-langage-des-signes.htm
- V-Tech en a même fait une cartouche de jeu !! http://www.vsmilebaby.fr/index.php?th=23

Sur l'histoire sourde :
- un wiki-article : http://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_sourde

Sur la LSF :
- un autre wiki-article, parmi tant d'autres sources possibles : http://fr.wikipedia.org/wiki/Langue_des_signes_fran%C3%A7aise

lundi 8 mars 2010

Et Dieu créa la femme...

Pour cette Journée de la Femme, j’avais envie de vous livrer un texte humoristico-grinçant que m’aurait  inspiré la lecture de nombre d’interviews, d’extraits et d’articles tournant autour du dernier ouvrage d’EB(1). Seulement voilà : je n’y arrive pas.

Non, résolument, je ne parviens pas à ironiser sur ce sujet qui me tient pourtant à cœur ; d’abord parce que je n’ai pas lu le-dit ouvrage, ensuite parce que mes capacités à disserter sont limitées (mon année de terminale remonte à loin, et j’ai eu 5 en philo au bac, alors je vous laisse imaginer !). Et puis, le débat est vain – je rentre pile-poil dans la catégorie des femmes qui se font épingler : j’allaite, je lave les couches de mon bébé, j’ai arrêté de travailler pour m’occuper de mes enfants (arrêt provisoire, certes, mais arrêt tout de même), je mange bio, me lave bio, me maquille bio, je me soucie du devenir de la planète et de mes enfants, bref, je suis  en plein dans la mouvance « naturaliste ». Je n’ai pas le souvenir d’avoir été culpabilisée par qui que ce soit, et je me sens au contraire bien plus libre et plus légère depuis que je ne réponds plus aux diktats des publicitaires et des industriels. Je ne suis ni une femme, ni une mère parfaite, mais je suis une femme/mère heureuse !

Vous n’aurez donc pas d’article à la petite sauce cynique. Juste trois points sur lesquels je voulais revenir avant de fermer cette parenthèse :
1- un point sur les couches lavables : qu’est-ce qui, selon vous, est le plus avilissant pour une femme : faire ses courses en grande surface, le bébé dans le cosy à cheval sur le caddie, puis sortir ses poubelles puantes (oui parce que, une semaine de couches empoubellées, ça ne sent pas la rose !), ou appuyer sur le bouton de sa machine à laver (puis de son sèche-linge) ?

Personnellement, je suis ravie, quand je vais faire mes courses (avec Elliott dans l’écharpe !), de ne pas avoir à passer par le rayon couches, ni le rayon lingettes, ni le rayon produits divers et variés et globalement inutiles et/ou mauvais pour sa peau.

2- un point sur l’allaitement : où est la pression sociale, le fameux diktat, qui pousse les jeunes mères à allaiter ? Vous en voyez beaucoup, vous, des pubs pour l’allaitement ? Non, précisément parce que ça ne se vend/s’achète pas. La Leche League tient-elle un stand entre deux rayons de votre hypermarché préféré ? Fait-elle de la propagande au pied de votre immeuble ?

Je vous demande ça, parce que chez moi, quand on vous livre le bébé à la maternité, on vous le fournit avec une boîte (rose) dans laquelle on vous fait cadeau de sa première tétine et du bon de réduction pour acheter le biberon qui va avec, et de sa première bouteille d’eau pour mélanger le lait en poudre dont le laboratoire t’offre le "suivi de sa première année" pour t’amadouer et le bon de réduc aussi pour amadouer ton portefeuille. Le tout agrémenté de photos de jeunes femmes au teint superbe, aux cheveux magnifiques parce qu'elles le valent bien et au décolleté plongeant - remettons les seins de la femme à leur place : nourrir un enfant est désuet, il faut éveiller le désir !
Je ne vous parle même pas de la couche sous cellophane, que bientôt faudra expliquer aux enfants, après leur avoir dit qu’un poisson c’est pas jaune et rectangulaire ou qu’une frite a d’abord été une pomme de terre, ou que le lait était dans la vache avant d’être dans la bouteille, que le bébé il est pas né (comme le poisson !) avec une pampouet sur les fesses…

3- A propos de pub Mme Badinter : saviez-vous qu’elle est l’actionnaire majoritaire de Publicis ? Sans vouloir dire que ceci explique cela, cette affaire n’est pas sans me rappeler les études de Procter et Gamble(2) qui visaient à montrer que la propreté ne s’acquiert pas avant 2 ans ½ voire 3 ans... Du coup, ça m’a coupé l’envie de lire son bouquin…

Parenthèse fermée, on peut tourner la page.


(1) Elisabeth Badinter, Le conflit - la femme et la mère
(2) Multinationale abritant, entre autres, la marque Pampers

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Edit du 11 mars 2010 :

Publicis : 4ème groupe mondial de communication, 2ème groupe mondial en conseil et achat média, et leader mondial en communication digitale et dans la santé. Ses principaux clients dans le domaine des produits de grande consommation (un des secteurs d'activités concerné parmi bien d'autres...) : Cadbury, Carlsberg, Carrefour, The Coca-Cola Company, Diageo/Guinness, General Mills, Hallmark, Heineken, Heinz, The Home Depot, JCPenney, Johnson & Johnson, Kellog, Kraft, L'Oréal (parce que nous le valons bien), Levi's, Mars, McDonald's Corp., Nestlé (font pas des p'tits pots, eux ?), Nike, Nintendo, Pernod Ricard, Philip Morris, Procter & Gamble (hasard, quand tu nous tiens !...), parmi d'autres.

Leur credo, que je vous laisse méditer :
"En délivrant des messages sensibles, justes, optimistes, la communication peut contribuer à un monde meilleur."

source : http://www.publicisgroupe.com/site/

vendredi 26 février 2010

Couches lavables : bibliographie



Un guide très complet sur les couches lavables et, comme son titre l'énonce clairement, sur d'autres alternatives aux jetables. Ce guide s'organise en 8 grandes parties :
- le retour des lavables : un bond en avant pour comprendre l'enjeu du débat, le pourquoi des couches lavables au XXIème siècle. Un point est fait sur les jetables bio, ainsi qu'un vaste comparatif des budgets. Edité en 2008, les pages 50 et 51 du guide apportaient déjà une réponse à Elisabeth Badinter dans "Lavables et condition de la femme : retour en arrière ?"
- un marché en plein essor, où l'on parle du boom des mamans-couseuses, de la location de couches ou des achats d'occasion
- que choisir ? vaste passage en revue des différents types de couches, y compris les couches pour "grands" et les maillots de bain, ainsi que sur les différents tissus et leur impact. On y trouvera aussi un chapitre sur les lingettes (lavables, ça va de soi !!), les accessoires utiles lorsqu'on se met aux lavables, et des recettes naturelles pour le change.
- les lavables au quotidien, ou comment entretenir, détacher, décrasser, coudre et partir en vacances avec ses couches lavables...
- les pas à pas : comment mettre une couche, plier un lange ou coudre un couche... en photos !
- l'emmaillotage "new age" : court chapitre sur l'emmaillotage tel qu'on peut le pratiquer aujourd'hui, avec quelques "couvertures magiques" au banc d'essai.
- l'hygiène naturelle, ou comment se passer de couches... Une "technique" un peu déroutante au début, fort bien expliquée dans ce chapitre particulièrement intéressant.
- militer pour les lavables, avec la Semaine Internationale de la Couche Lavable* (je vous rappelle que la prochaine édition aura lieu du 24 avril au 2 mai 2010 et que j'y prendrai part activement !) ou des associations comme Bulle de Coton* ou l'Arbre à Bébé*.

Bref, un guide extrêmement complet, destiné aux parents déjà bien motivés qui souhaitent se documenter avec précision. Petit bémol toutefois : aussi incroyable que cela puisse paraître, les livres sur les couches lavables se démodent (presque) aussi vite que les revues d'informatique... Plus sérieusement, certaines informations "datent" un petit peu (le référencement des boutiques et/ou des fabricants, ou les liens  internet, qui ont changé/évolué depuis 2008). Mais l'essentiel reste d'actualité. Et le tout est vraiment très bien fait.

Retrouvez le sommaire, quelques photos et une présentation de l'ouvrage sur le site de Grandir Autrement : http://www.grandirautrement.com/numeros/guide/

Guide - Les couches lavables et autres alternatives aux couches jetables - ouvrage collectif sous la direction de Carine Phung - Editions Grandir Autrement, 2008.
(prix de vente éditeur : 12,50€)


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Un petit livre pas cher (5€) et super complet : on y trouve même des conseils et patron pour confectionner soi-même des couches lavables ! Pour tout savoir sur les couches lavables en un rien de temps... Ce petit livre est vraiment une mine d'informations pratiques ! Par simple curiosité, jetez-y un œil (moi, je l'ai trouvé à la bibliothèque municipale... c'est dire s'il est accessible !).

Au sommaire :
- Pourquoi ne pas utiliser des couches jetables, qui développe les arguments écologique, économique et pour la santé de l'enfant que j'ai moi-même présentés ici*.
- Les couches lavables d'aujourd'hui, avec description des différents types de changes lavables que l'on trouve sur le marché
- L'entretien des couches lavables de mon enfant - le titre parle de lui-même !
- Petits et grands conseils, qui passe en revue tous les "trucs" bons à savoir des maman laveuses (et des papas laveurs !)
- Carnet d'adresse : comme dit plus haut, les références datent de 2008, et ont donc pas mal évolué depuis, mais offrent déjà une bonne base... Références mises à jour chaque année, à vous de trouver l'édition la plus récente !

Les couches lavables ça change tout ! - Christelle Beneytout - Éditions La Plage, 2008.
(prix de vente éditeur : 5€)


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Celui là, je ne l'ai pas encore lu, mais apparemment il est très bien fait aussi et a permis aux mamans lectrices de se lancer dans les lavables, pas les yeux fermés parce que ça compliquerait considérablement les choses, mais en toute sérénité ! Le tout pour moins de 5€ !

Les couches lavables, Le retour ! - Marianne Markmann - Editions Jouvence, 2008
(prix de vente éditeur : 4,90€)


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A noter, enfin, qu'il existe une kyrielle de sites internet (et même des blogs - mais où va-t-on, j'vous jure !!) qui parlent de couches lavables. A commencer par la plupart des sites marchands, qui font en général un laïus sur les bénéfices des lavables (tout le monde ressort en boucle les mêmes arguments, faut pas se leurrer, personne ne détient de grands scoops dans ce domaine !!).
Parmi ceux que j'ai retenus (hors fabricants) :
- les-couches-lavables.fr, (très) bien documenté et clairement présenté.
- l'inévitable Bulle de Coton* (et oui, je milite, et pourtant, je ne touche pas de royalties !) : hyper complet mais assez "touffu" je trouve (enfin moi et mon neurone unique, on a des fois du mal à s'y retrouver...)

Si, au détour d'une recherche, vous en trouvez un autre (bien, ça va de soi), n'hésitez pas à m'en faire part, que j'allonge ma liste !


jeudi 25 février 2010

Couches lavables, épisode 3 : les tissus et matériaux utilisés

Tout vient à point à qui sait attendre... Bon, d'un autre côté, je suis obligée de reconnaître que je n'avais pas à mes pieds une foule en délire, me suppliant de lui livrer la suite des mes aventures couches lavables. Mais, comme je suis réglo et qu'une chose promise est une chose due, voici : les couches lavables, épisode 3 : les tissus et matériaux utilisés.
(Je précise d'ores et déjà que, tout comme précédemment, l'illustration de mon propos se fera avec un certain décalage... pour preuve : j'ai posté il y a peu mes dernières photos de couches de l'article précédent.)



Si vous avez tout suivi/compris/retenu du cours précédent*, vous ne serez donc pas étonné que je distingue tissus absorbants et tissus imperméables... (ah ben oui, hein, pas d'introduction préliminaire, on rentre directement dans le vif du sujet...)

Ainsi donc, pour les parties absorbantes, trois types de fibres s'offrent à nous : des fibres naturelles, (coton ou chanvre, ou encore nom de ce blog), des viscoses (de bambou) ou des fibres synthétiques (microfibre, polaire, suédine, minkee, oh so soft, etc.).

Petit tour d'horizon rapide des avantages/inconvénients de chaque.

- le coton, a fortiori s'il est bio, tout comme le chanvre, sont des fibres naturelles dont le tissage et la transformation sont majoritairement moins polluants que les autres matériaux. Un bon point, donc, pour l'environnement. Le chanvre a des capacités d'absorption nettement supérieures à celles du coton, (donc les couches en coton seront beaucoup plus épaisses) mais sèche très lentement... De plus, il a tendance à durcir  ("cartonner", dira-t-on) lavage après lavage, ce qui ne le rend pas forcément très populaire. Ceci étant, coton et chanvre sont les matériaux les mieux tolérés par les fesses fragiles des bébé... à condition que celles-ci supportent la sensation d'humidité, car ces matières non hydrophobes laissent la peau en contact avec les liquides.

- le bambou, qui fut longtemps présenté comme hyper écologique, a en fait besoin d'être transformé en viscose pour être tissé... Son côté "eco-friendly" (car il est vrai que la culture du bambou  ne nécessite ni engrais, ni pesticides et n'appauvrit pas les sols) prend donc du plomb dans l'aile (la transformation en viscose se faisant à base de soude caustique et d'hydroxyde de soude, ça en diminue pas mal l'intérêt écologique). Quoi qu'il en soit, le bambou absorbe autant que le chanvre mais reste doux et souple au fil du temps et des lavages (et oui, on ne peut pas avoir que des défauts !) ; et tout comme les fibres naturelles, il est bien toléré, mais non hydrophobe.

-  une alternative récente et plus écologique, et désormais utilisée pour les couches lavables est le Tencel® (ou Lyocell) : fabriqué à partir de la pulpe du bois d'eucalyptus issu d'exploitations forestières gérées durablement (label européen PEFC ou label international FSC), sa transformation en cellulose n'utilise qu'un seul solvant, recyclé à 99,5%, ce qui lui a valu d'être récompensé par l'Eco-Label de l'Union Européenne. Au toucher, le tencel est doux comme de la soie ; aussi absorbant que le bambou, il est plus fin aussi (ce qui permet de faire des couches encore moins volumineuses). En revanche, il est assez onéreux...

- les fibres synthétiques, comme le polaire ou la suédine, sont fréquemment utilisées pour l'intérieur des couches car elles permettent de créer un effet "fesses au sec". Mais comme toute matière synthétique, le risque d'allergie est élevé (même si la certification Öko-Tex apporte une garantie quant à la qualité du produit : pas de colorant allergène ou cancérigène, pas de métaux lourds, pas de chlore, etc.).
Le minkee et le Oh-so-soft sont, entre autres, des tissus utilisés pour fabriquer les peluches... Ils sont très doux et peuvent être utilisés en intérieur ou extérieur (décoratif) des couches. Si vous voulez passer des heures à caresser les fesses de votre bébé...
La microfibre quant à elle, est utilisée dans les noyaux absorbants des couches car elle absorbe très vite les liquides, mais il ne faut pas l'utiliser au contact direct de la peau de bébé...
Un avantage considérable des couches synthétiques, c'est leur temps de séchage, ultra-rapide (moins d'une heure à proximité d'un radiateur en hiver...). Mais bon, il faut se souvenir que, même issues du recyclage, ces fibres sont des dérivés pétrochimiques, et que l'impact polluant des usines du retraitement du plastique est quasiment le même que celui de la fabrication de la matière première...

Une même couche peut/va combiner plusieurs de ces matériaux. Par exemple, un intérieur en polaire (effet "bébé au sec") avec un noyau absorbant constitué d'une épaisseur de microfibre (très grande rapidité d'absorption), d'une épaisseur de bambou (rapidité d'absorption moyenne mais bonne capacité d'absorption) et d'une épaisseur de chanvre (absorption lente mais grosse capacité).
L'intérêt est de savoir de quoi sont faites les couches que l'on achète afin de choisir "en toute connaissance de cause"... et de faire des essais sur son bébé pour voir ce qui lui convient le mieux (ça peut être rageant d'investir dans un stock de couches "intérieur polaire" et de se retrouver avec un bébé allergique...).


Un point maintenant sur les tissus imperméables : le choix est plus limité !

- la laine vierge non-traitée : respirante, non polluante, tissée ou tricotée, son seul "défaut" est son entretien, plus délicat (lavage à la main à 30° et bain de lanoline mensuel). Elle n'est bien sûr utilisée qu'en culotte de protection (pas de TE1 en laine !!). De forme assez surprenante quand on en voit "à plat" la première fois, ces culottes habillent très bien les fesses de bébé !

- le polaire imperméable (fibre tissée très serré, qui donne une culotte assez épaisse, qu'on utilisera donc plus pour la nuit ou les siestes) est aussi une matière "respirante" tout en étant étanche. Chez nous, c'est ce qu'Elliott porte la nuit depuis plusieurs mois.

- le PUL (polyuréthane laminé) est la matière la plus utilisée. Etanche, respirante, résistante, version unie ou imprimée, d'entretien très simple, c'est elle qu'on utilise dans la fabrication des TE1. On trouve aussi un certain nombre de tissus "enduits au PUL", ce qui permet de varier les culottes sans trop augmenter les épaisseurs...

- le nylon, son utilisation est plus marginale (sauf chez certaines marques...) : moins respirant que le PUL, à éviter, donc...


VOILA ! Mission accomplie, j'ai fini mon article !! Quand j'aurai beaucoup, beeeeeeaucoup de temps devant moi et vraiment plus d'inspiration pour autre chose, je complèterai ces informations avec quelques données sur l'entretien et le décrassage... Mais ça ne sera pas pour tout de suite ! Pour l'heure, je vais "commencer par finir" la page "bibliographie" (onglet que vous retrouverez par la suite dans le menu "couches lavables" tout en haut)... Je vous tiendrai au courant. Et puis, surtout, j'ai tout plein d'autres choses à évoquer !!!

A bientôt, donc, dans de nouvelles aventures de la maman naturaliste-par-choix-délibéré-et-réfléchi-non-imposé-par-la-société que je suis ! (non, je n'ai pas - encore - lu le bouquin de dame Badinter, même si j'ai déjà une idée très précise de ce que j'y trouverai... j'ai juste pas envie de l'acheter, alors j'attends qu'il soit dispo à la bibliothèque...)

lundi 8 février 2010

Couches lavables, épisode 2 : différentes alternatives

Vous ne le saviez peut-être pas, mais le marché de la couche lavable, en plein essor, est devenu une véritable jungle pour l'utilisateur non averti. Pour vous aider à débroussailler tout ça et y voir plus clair, je vous ai concocté un article sur les différentes sortes de couches lavables que l'on peut trouver aujourd'hui. Après "pourquoi choisir les couches lavables ?"* voici venu le temps de "comment les choisir".
A la question : "Les couches lavables, comment ça marche ?", j'ai envie de répondre : "Comme les jetables, les produits chimiques en moins (et les lavages en plus)".
Disons que pour que "ça marche", précisément, il faut :
- une partie absorbante
- une partie imperméable.
Et que la logique vous poussera à mettre la partie absorbante au contact de votre enfant, et la partie imperméable par dessus.
Après, pour que "ça marche" vraiment, il y a quelques astuces, comme veiller à ce que la partie absorbante ne dépasse pas de la partie imperméable, sans quoi il y aura des fuites ; ou bien s'assurer que les vêtements (body, pantalon, pyjama...) ne sont pas trop serrés, sinon vous aurez une couche essorée et un bb trempé... (mais ça, ça s'apprend, soit avant, soit à nos dépens...)

Et à partir de ce principe de base, vous pouvez décliner différentes alternatives, selon vos envies, vos besoins et ceux de votre enfant (mais ça, ce n'est pas vous qui les choisirez !) : langes + culotte de protection, "contour"  + culotte de protection, couche dite "classique" + culotte de protection, Tout-en-un (TE1, ou encore AIO pour All-in-one) que vous pourrez choisir intégrale ou à poche, Tout-en-deux (TE2 ou AI2 pour All-in-two)... Tout sera alors question de patience, de budget... et de dextérité ! Petit tour d'horizon...

Les langes
De simples carrés de tissus, qu'il vous faudra plier pour adapter aux fesses de bb. A réserver aux champions internationaux d'origami. A éviter si vous êtes manchot(e)s.
Leurs avantages considérables : leur rapidité de séchage, et leur coût, peu élevé.
Conseil : entrainez-vous sur un poupon les 8 derniers mois de votre grossesse pour être fin prêt(e) à la naissance du divin enfant...
Autre conseil : pensez à mettre un insert (ou trempeur, ou booster... tous ces mots désignent la même chose : un morceau de tissu absorbant de plusieurs épaisseurs) pour augmenter la capacité d'absorption. Ah, et puis, n'oubliez pas de mettre une culotte de protection (imperméable) par-dessus !

Cliquer sur la photo pour l'agrandir !

Les langes prépliés ou "prefolds"
Comme leur nom l'indique, ils sont destinés à vous éviter l'étape origami. Il se présentent en général sous la forme d'un carré de tissu avec 2 plis, matérialisant 3 zones d'absorption (la zone centrale étant constituée de 2 ou 3 épaisseurs de tissu absorbant). Il suffit de rabattre chaque côté sur le pan central et de glisser (ou clipser) le lange dans la culotte de protection (en général, une culotte adaptée, avec des rabats devant et/ou derrière pour maintenir en place le lange).
Solution pratique et économique pour un nouveau-né, d"autant que ce système, bien moins imposant que la couche + culotte, ne fait pas un gros popotin (c'est donc plus confortable pour bb). En revanche, il s'avère moins fiable quand l'enfant commence à beaucoup bouger (plus de risques de fuites).

Les "contours"
A mi-chemin entre les langes et la couche classique, ils présentent la simplicité d'usage de cette dernière pour un coût moindre : ce sont des couches préformées, pouvant être élastiquées dans le dos et aux cuisses (certaines ont même des goussets aux cuisses, petits ajouts de tissu élastiqué évitant les fuites de selles liquides des bb allaités), mais sans système de fermeture. C'est donc la culotte de protection qui maintient le contour en place. On peut cependant, comme pour les langes, les maintenir fermés avec un "Snappy" (attache souple à trois "bras"). Tout comme les langes, ils sont très adaptés à un nouveau-né et pratiques à mettre. Là encore, on peut moduler l'absorption en ajoutant à l'intérieur un insert.

Les couches dites "classiques" (et parfois appelées "intégrales", mais ça crée des confusions avec les TE1 après)
Comme leur nom l'indique, ce sont des couches, c'est-à-dire qu'elles sont élastiquées aux cuisses, dans le dos et parfois même sur le ventre, et disposent d'un système de fermeture (pressions ou velcro). Elles sont en tissu, et un noyau absorbant (constitué de plusieurs épaisseurs de tissu) est cousu à l'intérieur (même si, là encore, on peut moduler l'absorption grâce à l'ajout d'inserts). C'est l'ensemble de la couche qui absorbera l'urine (c'est donc normal que tout soit mouillé !) et c'est la culotte de protection imperméable qui assurera l'étanchéité de l'affaire.
Ce système est le plus répandu en France, car il a fait ses preuves : c'est sans doute le plus efficace. C'est celui que l'on recommande pour les grosses siestes et les nuits.

Pour tous ces modèles, une culotte imperméable doit être utilisée en plus de la partie absorbante. Cette culotte ne sera pas lavée à chaque change : il suffira de la laisser "respirer". Autrement dit, on alternera deux culottes de protection sur une journée. Pas besoin d'être un as des maths alors pour comprendre qu'il ne sera pas nécessaire d'avoir autant de culottes que de couches (on prévoit, en général, dans un trousseau "de base", une quinzaine de couches et 3 à 4 culottes ; après, c'est fonction du budget et du nombre de lessives que l'on veut faire - sachant que les couches ne seront pas stockées plus de 2 ou 3 jours : moins on a de couches, plus il faut les laver souvent...).

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Les TE1
C'est sensiblement le même système que précédemment, version flemmard. Cette fois-ci, la culotte de protection  est intégrée à la couche, qui ne forme plus qu'un. C'est donc une couche en tout point similaire à une jetable... sauf qu'au lieu de la mettre à la poubelle, on la met à la machine.
On distingue toutefois les TE1 "intégrales" et les TE1 "à poches". Les premières sont la version "flemmard +++" : rien à ajouter, rien à enlever, elles s'utilisent telles quelles. Leur inconvénient du coup, c'est qu'elles sont plus longues à sécher (et qu'elles passent rarement au sèche linge, ou à très basse température, du fait de la présence du tissu imperméable). Les TE1 à poches présentent la particularité d'avoir un trou dans le tissu dans lequel on glissera le noyau absorbant. L'avantage alors est que l'on fait sécher séparément couche et noyau absorbant (qui lui, passe au sèche linge !).
Ultra-pratiques, les TE1 sont parfaites pour convaincre un public utilisateur potentiellement récalcitrant : assistante maternelle ou personnel de crèche, papa-pressé à fibre écologique modérée, belle-maman (de Monsieur ou de Madame, faudrait pas que ce soit toujours la même qui prenne, quand même !), etc. Par contre, leur coût est un peu plus élevé qu'une classique.

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Les TE2
Mix des versons classiques et TE1, ce sont des culottes dans lesquelles on vient clipser la partie absorbante. Elles présentent l'avantage de sécher rapidement, puisque la partie absorbante est détachable de la partie imperméable, tout en étant aussi pratiques qu'une TE1 (une fois qu'on a reclipsé l'intérieur). Tout comme les TE1, elles sont aussi faciles d'utilisation que des jetables ; et tout comme les TE1, elles sont plus onéreuses que la moyenne.

Et pour corser un peu plus l'affaire, les couches (tout comme les culottes, et parfois même les langes prépliés !!) se déclinent en plusieurs tailles... du XS au XL, il y en a pour tous les goûts (et surtout toutes les tailles !). Mais alors, c'est une véritable ruine, me direz-vous ??? Et bien non. Car si votre pitchoun passe 3 mois en XS, c'est qu'il y a de fortes chances qu'il s'arrête à la taille M ; inversement, il pourrait bien ne commencer à porter des couches qu'en taille M... En gros, un enfant couvre 2 à 3 tailles de la naissance à la propreté ; s'il en existe plus, c'est juste pour pouvoir s'adapter à la morphologie de tous les bb...

Et que penser des couches "taille unique" alors ? Très attrayantes sur le papier, puisqu'elles sont censées être portées "de la naissance à la propreté" (c'est l'argument de vente, et tout public non averti tombe dans le panneau... hum hum...), vous n'oserez en fait pas les mettre à votre nouveau-né, parce que ses fesses feront trois fois la taille de sa tête et que ça vous inquiètera quand même un peu... (concrètement, il ne les portera que vers 5-6kg soit déjà 3-4 mois), et votre enfant devra être propre très tôt, car passé 10kg, il s'en fera des strings, de vos couches taille unique ! Donc au mieux, elles vous feront gagner une taille (en étant équivalentes à un M-L).

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Mais alors, que choisir ?(quel stress !!!...)

L'idéal, à mon sens (qui allie l'aspect budgétaire et pratique, tant sur le plan du change que du lavage/séchage), est de commencer avec des langes prépliés ou des contours, qui peuvent facilement s'utiliser jusqu'aux 4 mois de l'enfant (voire plus) : d'un coût relativement modeste, cette solution permet de se lancer en douceur dans les lavables. En plus, ça sèche vite (et ça passe au sèche-linge si besoin). Après, on peut passer aux TE1 le jour (surtout si l'enfant est gardé) et aux couches + culotte la nuit. C'est un bon compromis. Mais rien ne vous empêche de faire de l'origami pendant 2 ans et demie, hein !?

Allez, si vous êtes sages, la prochaine fois, je vous aiderai dans le choix des matières textiles pour vos couches et culottes (j'espère que vous n'aviez pas planifié d'aller en acheter demain, je ne serai jamais prête !). Et plus tard, on reparlera stockage et entretien, si ça vous dit. Et quand la couche coupe sera pleine, je pourrai même vous parler "hygiène naturelle" ou la vie sans couches... (quel programme de folie quand même !!!)

(Si, par contre, le sujet vous intéresse et que vous souhaitez en savoir plus tout de suite, n'hésitez pas à envoyer un mail à droldemiss[at]hotmail.fr.)


Ça manque un peu d'illustrations, non ? << Edit du 8 mars : illustrations terminées !

vendredi 5 février 2010

Les vertus du lait maternel

Pas très présente sur les ondes en ce moment (bien moins que ce que je voudrais !), j'ai du retard dans mes publications... Ce n'est pas que j'ai des obligations éditoriales, mais beaucoup de choses dont je voudrais parler (les différentes sortes de couches lavables, les labels bio ou encore nos débuts de parents-signeurs) ou de lectures dont je voudrais me faire l'écho (sur les jeux, le sommeil partagé ou les pleurs de bébé) et qui restent à l'état de brouillon (et parfois même, de seul titre - ou pire encore, d'idée).

A cela, deux raisons majeures : tout d'abord, la grande inventivité des filles qui trouvent tous les jours de nouvelles façons d'occuper leur maman - des fois que cette dernière ne sache plus trop quoi faire de ses journées, hein !?!
Mercredi dernier, alors que je m'autorisais une courte sieste, mes mignonnes, pleines de bonnes intentions, se sont lancées dans un vaste nettoyage de la chambre de Zoé, armées, en guise de "pschit pschit", du dernier parfum Jacadi que la petite avait eu pour ses 4 ans. Toute la chambre y est passée : les meubles, les murs, les miroirs, les carreaux... et la bouteille de parfum aussi. A mon réveil de sieste, je me suis tout de suite dit que ça sentait la bêtise à plein nez (après avoir fait de la peinture avec du vernis à ongles, du foin pour leurs chevaux imaginaires avec des milliers de petits bouts de papiers éparpillés dans tout le "champ" - de bataille... qu'était devenue la chambre :-/ et j'en passe... Elles sont heureuses d'avoir chacune leur chambre pour une raison majeure : quand il y a trop de bazar dans l'une, elles peuvent aller jouer dans l'autre...). Bref, rien que de découvrir leurs forfaits me coûte pas mal de temps et d'énergie.

La deuxième raison, qui motive aussi cet article, est le rhume d'Elliott, qui nous a coûté deux nuits assez cauchemardesques. Notre petit bonhomme était tellement encombré qu'il respirait difficilement et on avait mal pour lui. Lors de son premier petit rhume, mon médecin m'avait conseillé de lui faire un lavage de nez au lait maternel. Je connaissais les vertus cicatrisantes du lait maternel (on en met sur les bouts de seins en fin de tétée au début de l'allaitement pour éviter - voire soigner - les crevasses), et j'avais déjà lu que le lait maternel avait bien d'autres vertus assez méconnues... mais je n'avais pas osé laver le nez de mon bébé avec. A coups de coton imbibé de sérum physiologique, son premier rhume l'a tenu deux bonnes semaines...

Le problème cette fois-ci, c'est que le rhume de départ était plus important, donc les difficultés à respirer aussi, ce qui rendait difficile non seulement les nuits mais aussi les tétées... Avant de me lancer, je suis allée faire un petit tour sur quelques forums, et face aux réactions surprises et enthousiastes des mamans ayant testé, je me suis lancée... Après un premier lavage, son nez s'est mis à couler, ce qui a déjà permis de le libérer un peu. 24 heures et deux lavages supplémentaires plus tard, Elliott respire et peut dormir ou téter normalement... On l'a bien mouché, ce rhume !

Ainsi donc, le lait maternel aide à la guérison "de l'intérieur" (grâce, entre autres, aux anticorps synthétisés par la mère) et "de l'extérieur" - dans le cas du lavage de nez par exemple. Mais le lait maternel peut aussi s'utiliser pour soigner une otite - une goutte dans l'oreille plusieurs fois par jour - ou une conjonctivite - même dosage, avec une goutte dans l'oeil. Il aidera à venir à bout des fesses rouges, de l'acné du nourrisson, des croûtes de lait, des eczémas et des érythèmes, et cicatrisera les petites plaies (et pas seulement les crevasses de maman).

On distingue généralement le prélait (lait de début de tétée, plus transparent) du lait gras (lait de fin de tétée, plus blanc-jaune) : le premier assèchera un eczéma purulent ou un érythème, le second super-hydratera un eczéma sec ou un bobo... Avec tout ça, l'industrie pharmaceutique a du souci à se faire(1) - d'autant que la production de lait maternel est gratuite et non-polluante !

(1) Il y a même des mauvaises langues pour dire que si l'on tait autant les bienfaits du lait maternel dans nos sociétés civilisées, c'est précisément pour ne pas lui faire de tort (à l'industrie pharmaceutique). En revanche, dans les pays où l'on ne peut pas donner de médicaments,on encourage vivement les mères à utiliser leur lait à toutes les sauces...

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Pour plus d'informations sur l'allaitement d'un bébé malade, lire cet article* de La Leche League* (attention, l'article ne traite pas des usages multiples du lait maternel, mais des bénéfices de l'allaitement en cas de maladie du bébé).

lundi 25 janvier 2010

Hands up!

Parce qu'en aidant mes enfants à grandir, je grandis moi-même, j'évolue, je cherche des solutions aux conflits qui nous opposent, parce qu'un congé qui se prolonge permet de ne pas avancer tête dans le guidon mais au contraire, de se regarder vivre, parce que j'aspire à la sérénité de tous et de chacun en mon foyer, parce que la proposition de loi de la pédiatre et députée Edwige Antier a relancé le débat, parce que je viens de me commander un petit livre dont je reparlerai après l'avoir lu, et parce que, tout simplement, j'ai aimé le message de ces mains, je vous propose aujourd'hui cette vidéo...


jeudi 21 janvier 2010

Parabens, PEG, etc. : quelques précisions "techniques"

Petit addendum technique pour compléter l'information de mon article précédent, au sujet des composants "douteux" utilisés dans les cosmétiques : le what-to-know, what-to-remember des parabens, PEG, EDTA, et caetera (ce dernier étant sans doute le plus dangereux !).


Commençons par les parabens, car ce sont eux qui s'affichent le plus... par leur absence ! Ce sont des conservateurs couramment utilisés dans les cosmétiques, actifs contre un large spectre de bactéries et de champignons. Ils sont fabriqués à partir de l'acide benzoïque et sont souvent dilués dans un solvant : le phénoxyétanol, qui est lui-même un conservateur. Ils sont allergènes, mais avec un pouvoir allergisant relativement modéré.

"La polémique vient du fait que, lors d'une étude anglaise du Dr Philippa Darbre faite sur vingt échantillons de tumeurs cancéreuses du sein, il a été trouvé des traces de parabens dans 18 d'entre eux.
Cependant aucun lien clair n'a été fait entre les parabens et le cancer, et encore moins entre l'utilisation de produits cosmétiques contenant des parabens et le cancer. Il aurait fallu pour cela vérifier si les cellules saines contenaient ou pas des traces de parabens, comprendre la provenance de ces parabens (ils pourraient par exemple avoir été ingérés lors du traitement anti-cancer) pour pouvoir aboutir à une conclusion. Notons enfin que cette étude portait sur très peu d'échantillons. Ceci étant dit, le fait que les parabens soient métabolisés (c'est-à-dire le fait qu'on puisse les retrouver dans l'organisme) peut être considéré comme inquiétant en soi, et chacun est évidemment libre de prendre les précautions qu’il juge nécessaires, et d'éviter les produits contenant certains ingrédients qu'il considère comme douteux." (source : http://leflacon.free.fr/parabens.php)
Notons toutefois que les parabens sont cancérigènes - à haute dose - pour le rat, mais que cela ne prouverait pas qu'ils le soient pour l'homme, qui a un métabolisme différent (alors pourquoi diable aller tester ces fichus produits sur ces malheureux rats, je vous le demande...).
L'auteur de l'article pré-cité ajoute un peu plus loin : "le méthylparaben et l’éthylparaben sont généralement considérés comme sûrs. Le propylparaben est plus discuté. Quant au butylparaben et l’isobutylparaben, ils sont contestés."
A bon entendeur...

Passons maintenant aux PEG et autres composés éthoxylés. Ils ne sont a priori pas dangereux en soi : c'est leur procédé de fabrication qui est mis en cause. "En effet, ils sont fabriqués à partir d'un gaz très réactif, extrêmement toxique, cancérigène et mutagène, l'oxyde d'éthylène. La réaction chimique d'éthoxylation n'est pas douce, en particulier elle met en jeu des températures et des pressions extrêmes et est par ce fait exclue des procédés de fabrication autorisés par certains labels cosmétiques bio.
Après purification, on ne retrouve normalement pas de trace de cette substance intermédiaire dans le produit fini. Mais ils pourraient toutefois être contaminés au dioxane, qui est une substance irritante, soupçonnée d'être cancérigène, et dérivée de l'oxyde d'éthylène." (source : http://leflacon.free.fr/peg.php)
Par ailleurs, ils ne sont pas très biodégradables.

Un des membres représentatifs de la famille des ingrédients éthoxylés est le Sodium Laureth Sulfate (SLES), la version éthoxylée du Sodium Lauryl Sulfate (SLS), beaucoup plus agressif pour la peau.
Il existe beaucoup d'ingrédients éthoxylés. Les plus connus sont ceux dont le nom comporte le terme PEG (PolyEthyleneGlycol), suivi ou non d'un nombre qui représente le nombre de motifs.
Sont aussi éthoxylés les nombreux ingrédients dont le nom contient le suffixe "-eth" (Arachideth, Beheneth, Buteth, Ceteareth, Cetheth, Coceth, Laneth, Laureth, Myreth, Oleth, Pareth, Talloweth, etc...), le suffixe "-oxynol" (butoxynol, octoxynol, nonoxynol) ou bien le préfixe "hydroxyethyl-" (Hydroxyethylcellulose).
Enfin, il faut ajouter à cette liste les Polysorbates, les Quaterniums, les Polysilicones et les Diméthicone Copolyols.

Quelques précisions enfin concernant l'EDTA (Ethylene Diamine Tetra Acetate,ou Acetic acid).C'est un agent de chélation, c'est-à-dire une substance ajoutée aux produits cosmétiques pour réagir et former des complexes avec les ions métalliques susceptibles d’affecter la stabilité et/ou l’aspect des cosmétiques. En piégeant les minéraux (tels que Calcium, Magnésium...), il rend l’eau plus "douce" ; en piégeant les métaux lourds (Fer, Cuivre...), il les rend indisponibles en particulier pour le développement des bactéries. "Le principal danger vient de la pollution des eaux. En effet l’EDTA (et les métaux lourd qui y sont fixés) est peu biodégradable et peut donc se retrouver dans l’eau du robinet. Et c’est par ingestion qu'il est nocif" (source : http://leflacon.free.fr/ingredient.php?fiche=941) car il fixerait alors les métaux lourds dans l'organisme...

Il y aurait sans doute encore beaucoup à dire... D'abord parce que l'on découvre sans cesse que telle ou telle substance, de préférence si formidable et utile et follement à la mode ne l'est peut-être pas (formidable) à tous les égards ; ensuite parce que je n'ai pas tout épluché non plus et que je me suis cantonnée aux produits qui font parler d'eux.

Produits cancérigènes, neurotoxiques, perturbateurs endocriniens, responsables de troubles de la reproduction... on n'entend plus que ça, du rayon cosmétiques au rayon jouets (je n'avais pas osé vous plomber Noël avec ça, mais maintenant que c'est passé, allez jeter un coup d'oeil sur ce guide des jouets*.)
C'est déprimant. Pour la peine, une prochaine fois, je vous parlerai des labels bio, histoire d'y voir plus clair dans cette jungle (verte, il va de soi).


*parce que mon lectorat s'est plaint que les liens n'étaient pas très visibles dans mes articles, j'ai décidé de les faire suivre d'une astérisque lorsqu'ils ne sont pas clairement identifiables...



lundi 11 janvier 2010

Bonne année... en beauté !

Avant toute chose et afin de ne pas négliger mes 3 ou 4 lecteurs réguliers, je tenais à vous présenter tous mes voeux pour cette nouvelle année... que je vous souhaite verte, même si pour l'heure elle est toute blanche !

Je ne sais pas si vous vous êtes pliés à l'exercice difficile de la résolution de nouvelle année ; pour ma part, j'en suis toujours au stade où je m'interroge sur ce qu'il y a de plus difficile à faire - trouver une bonne résolution à prendre ou bien s'y tenir... Il me reste toutefois mes "engagements écologiques" souscrits en 2009 et que je vais tacher de reconduire pour 2010, engagements visant à réduire mon empreinte écologique (même si ce n'est pas moi qui ai la plus grosse). En tête de liste figure : "passer 3 minutes de moins sous la douche". Ce qui ne se fait pas sans mal, car j'ai pris pour habitude de lire, étudier et comparer la prose figurant sur mes bouteilles de gels douche, shampooings et autres produits de beauté. Trois minutes de moins pour décortiquer d'improbables listes d'ingrédients et noter mentalement les noms de ceux que je googueuliserai... de quoi revigorer mes neurones !

Malgré cette sensible réduction du temps de douche, j'ai pu tirer quelques conclusions de mes observations fort empiriques, certes, mais néanmoins fondées.

Conclusion n° 1: il est plus à la mode de dire ce qu'il n'y a pas dans une bouteille de shampooing (gel douche, démêlant, etc.) que ce qu'il y a. Notez qu'on vous écrira en gros "sans parabens" mais qu'on passera sous silence "présence de PEG".

Conclusion n° 2 : on joue sur votre fibre écolo pour se payer votre tête. Comme, par exemple, sur cette bouteille de gel douche qui affiche en rouge "à base d'huile d'amandes douces bio", amandes douces issues de l'agriculture biologique que j'ai cherchées en vain plusieurs matins de suite dans la liste des ingrédients, mais qui n'y figurent nulle part... a priori parce qu'elles représentent moins de 1% du total des ingrédients de mon gel douche... (je me suis renseignée sur le site Le Flacon, particulièrement bien conçu et renseigné,  pour connaître la législation en matière d'étiquetage des produits cosmétiques).

Conclusion n° 3, qui résulte de la première : avec 3 bouteilles de cosmétiques différents (dont 2 labellisés "bio") faisant figurer de manière visible les produits qu'elles ne contiennent pas (et que l'on peut donc suspecter d'être douteux) que j'utilise comme étalon pour étudier les ingrédients des autres (heu, oui, il y a de nombreuses bouteilles de produits de lavage dans ma douche...), on en déduit rapidement qu'on se met des trucs bizarres sur la peau tous les matins, et que finalement, 3 minutes de moins sous la douche, ce n'est peut-être pas une si mauvaise idée que ça si c'est pour limiter la phase "je me fais mousser"...

C'est ainsi que j'ai pu constater que le shampooing destiné aux enfants était certes "sans parabens" mais faisait entrer dans sa composition pas moins de 6 PEG, du Laureth Sulfate de Sodium, un EDTA et deux allergènes reconnus, parmi les substances douteuses (soit une grande majorité des ingrédients). La classe. Bon, personnellement, je trouve ça assez révoltant car non seulement nous ne sommes pas tous des docteurs en chimie cosmétologique et on n'a pas forcément le temps d'aller googueuliser tous les ingrédients de l'étiquette, mais en plus on se sent "sécurisé" parce que le produit est spécifiquement destiné aux enfants - ce qui le lave (si je puis m'exprimer ainsi) de tout soupçon.

Conclusion n° 4, découlant de tout ce qui précède : si la liste des non-ingrédients est inversement proportionnelle à la liste des ingrédients, il y a des chances pour que vos cosmétiques soient allégés en substances potentiellement cancérigènes ou allergisantes. Gageons alors qu'ils sont de couleur neutre, de texture fadasse, d'odeur "facile" (genre citron), et porteurs d'un label bio - Cosmebio, Eco Cert, ou, le fin du fin en matière de label bio cosmétique, Nature et Progrès. Vous les aurez payés trois fois plus cher que leur congénères dérivés de la pétrochimie, mais au moins, vous ne serez pas responsable du déficit de la Sécu...

Allez, bonne année quand même, et ne vous en lavez pas trop les mains !