mercredi 30 avril 2014

10ème Journée de la Non-Violence Éducative

Imaginez.

Vous dînez en tête à tête avec votre amoureux-se, qui vous a concocté un délicieux repas dans une ambiance calfeutrée. Tout se passe pour le mieux, jusqu'à ce que vous avanciez la main pour lui faire une caresse sur la joue. Sans que vous ne compreniez pourquoi ni comment, votre main heurte un verre, qui se renverse sur la table. Pure maladresse. Et là, votre amoureux-se se lève, furieux-se, vous gifle et vous hurle dessus, exaspéré-e, "mais c'est pas possible d'être aussi maladroit-e ! Qu'est-ce que j'ai fait au bon Dieu pour avoir un-e conjoint-e pareil-le ! Tu ne pouvais pas faire attention, non ?!"

Imaginez.

Vous êtes sur votre lieu de travail. Votre patron-ne vous demande de lui communiquer les résultats de la dernière étude que vous avez menée, mais vous êtes occupé-e à autre chose pour l'instant. Vous lui répondez donc "ok, je vous amène ça dans 2 minutes." Et là, votre patron-ne se lève, vous flanque une grande claque sur les fesses en vous hurlant dessus "j'ai dit tout de suite, pas demain !"

Que ce soit dans une relation de conjoint à conjoint ou même dans le cadre d'une hiérarchie, on n'imagine pas un seul instant que quelqu'un puisse nous traiter de la sorte, et on s'imagine mal dans la situation de celui qui lève la main. Pourtant, si à la place de deux adultes, nous récrivons l'histoire avec un parent et son enfant, plus personne ne monte au créneau. Parce que c'est une norme sociale acceptable et acceptée, parce que parler loi anti-fessée fait passer pour un fou, parce que la majorité des parents ne voit pas comment se faire respecter de ses enfants sans en passer pas les menaces, les punitions, les fessées...


Combien d'entre vous me répondront "j'ai reçu des claques / des fessées (rayer la mention inutile) et je n'en suis pas mort ?".
Évidemment !
D'abord, parce que ceux qui en sont morts (en France, 2 enfants par jour en moyenne), ne sont plus là pour en témoigner. Ensuite, parce que ça nous donne une bonne excuse pour justifier nos méthodes d'éducation sans avoir à réfléchir plus que ça.

Il y a des chemins qui ne sont pas faciles à emprunter. Parce que ce ne sont pas les mieux balisés, parce que ce ne sont pas les plus fréquentés non plus. Parce qu'une fois qu'on les emprunte, on peut s'égarer un peu parfois, se sentir seul, ou perdu. Parce qu'on rencontre continuellement des gens pour critiquer nos choix, pour nous reprocher nos errements, pour condamner nos erreurs. Le chemin de la parentalité sans violence en fait partie. Et cette Journée de la non-violence éducative est là pour nous inviter à explorer cette nouvelle voie.

Pour en savoir plus :
- à l'occasion de cette Journée, des rencontres et manifestations en France : http://www.wmaker.net/maisonenfant/La-Journee-du-30-avril-fete-ses-10-ans-en-2014_a293.html
- un petit guide à télécharger : http://www.wmaker.net/maisonenfant/file/137666/
- une article "il n'y a pas de bonnes fessées" : http://www.wmaker.net/maisonenfant/file/22900/
- un article "Agir contre la fessée" publié par le magazine Grandir Autrement : http://www.grandirautrement.com/fr/client/document/ga-hs1-agir-contre-la-fessee_32.pdf




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